Dicton du jour : "Parce que manger des contre-façons, c'est encore pire que sucer du toc." (Moi - Critique Culinaire Ultra Pointue)

jeudi 1 septembre 2011

Ma journée en Enfer. (rediff)

Nous subissons presque tous des tournants décisifs dans nos vies, aussi différents pour chacun que le sont ces dernières.
De ceux qui entraînent des changements plus ou moins radicaux.
J'en ai vécu un ce week end même. De ces moments coercitifs qui vous redirigent tout net le destin.
Pure plongée dans l'intolérable. Je l'ai deviné à l'instant même de mon entrée dans cette salle.
Froide, blanche.
Bourrée de chose inconnues, d'objets que je ressens dangereux.
Et mon instinct ne ment jamais.
Quand tu y parles trop fort, ça te revient en écho d'outre-tombe.
Un no-man's land que tu ne traverses pas sans métamorphoser ce qui te fait intrinsèquement.

Coloc' dit : "Si tu n'entres pas, on ne pourra pas aller au bout."
Moi : "C'est vachement flippant."
Lui : "Merde Folie, t'en as vu d'autres. Putain t'as vécu des morceaux d'enfer. Je sais que tu peux y arriver."
Moi figée : "Ouai ben même pour moi c'est dur. C'est pas courant de faire ça. D'apprendre. D'être dans cette situation."
Coloc', total zen : "Plus que tu ne le crois. Tellement plus courant... Tu serais étonnée."
Moi : "Ben voyons ... Genre tout le monde il fait ces genres de trucs dans ces genres d'endroits..."
Lui : "Je sais que tu as peur, mais il faut que tu le passes ce putain de cap. Tu veux apprendre non ? Reprendre ton destin en main ? Ta liberté. Ne plus avoir peur ?"
Moi : "Oué mais là, ça va quoi, c'est juste trop. Toi c'est pas pareil, tu connais, tu le fais tout le temps !"
Lui, blasé : "Bon, je pense qu'on peut commencer avec ça."

Il me tend "la chose". De la mort en acier glacé. J'en avais vu qu'à la télé moi.
Et là, dans le réel, la vue de l'engin me coupe le souffle. Chromé, imposant, froid.

Lui, grand pro : "Faut d'abord l'avoir bien en main."
Moi rire nerveux : "Comme la bite !"
Lui : "...."
Moi, en pleine dépersonnalisation : "Bon ok ok. J'y vais. Par le truc là ? Je veux dire euh par le manche ? La poignée ?"
Coloc' désespéré : "Tu appelles ça comme tu veux...."
Moi secouant la chose : "C'est vachement plus lourd que ce que j'imaginais."
Lui en recul : "Hé fais gaffe ! Pas de gestes brusques ! Tu veux me défigurer ? T'exploser le pied ? Bon maintenant on va charger. Après on s'occupera de la sécurité. Comment la mettre, l'enlever et pourquoi."
Moi, total coward  : "Non. Moi je me tire ... J'peux pas. Merde."
Lui : "C'est pour toi que je fais ça. Tu veux la changer ta vie ou pas ? Tu veux le maîtriser ton futur, non ?"
Moi, en pire qu’effroi : "Oui mais là, c'est trop. Tout est "trop" ici. Ça va trop loin. Ce truc il est trop dangereux et cette putain de pièce elle est trop bizarre. Je me tire je te dis! "

Je sors en courant. Je balance l'outil de mort au sol. Bruit fort. Il y a des choix que je ne suis pas capable de faire, des endroits où je ne peux pas rester. Je suis peut être sacrément couillue comme meuf mais je suis pas John McClane non plus

Ça hurle dans mon dos. Je suis déjà loin dans le couloir mais ça hurle.

"FOLIE VIENS ICI !! FOLIE PUTAIN !! FOLIE TU REVIENS DANS CETTE CUISINE TOUT DE SUITE ME RAMASSER CETTE PUTAIN DE COCOTTE-MINUTE !"

Je suis déjà plus là.
Je glousse d'aïl ...


D'aïl Hard toi même !*


*Même pas honte.